Besançon. Meurtre de Lermirant, abattu sur un parking en 2020 : 17 ans de prison (2024)

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Une peine infligée par la cour d’assises du Doubs à l’encontre Islem Djoghlal, 23 ans à l’époque des faits, auteur du meurtre d’une balle en plein coeur du jeune Bisontin, en mai2020, sur un parking du quartier de Panoise à Besançon. L’accusation avait requis 20 ans de réclusion criminelle.

Pierre Laurent - Hier à 21:45 | mis à jour hier à 22:33 - Temps de lecture :

« Lermirant a commencé à me regarder bizarre. Puis il m’a regardé mal. C’était pas le Lermirant d’avant», explique l’accusé face aux jurés. Dans un phrasé précipité, il relate sa version de ce dimanche 17mai 2020 où il a tué le jeune de 17 ans d’une balle en plein cœur , sur le parking du 14, avenue Île-de-France dans le quartier de Planoise, à Besançon.

«J’insistais pour récupérer mon téléphone, il y avait des contacts importants», poursuit Islem Djoghlal, 27 ans aujourd’hui et 23 à cette époque, où il effectuait des missions d’intérim en Suisse. «Il m’a dit que si je ne partais pas, on irait s’en prendre à ma mère. Je ne le reconnaissais pas, je ne savais plus quoi faire.»

Il dit alors comment il est rentré chez lui chercher le revolver 22 LR Smith & Wesson avec lequel, une fois de retour avec trois copains qui l’ont pris en stop, il a tué Lermirant Fazliu, 12 secondes seulement après être descendu de voiture, comme l’ont montré les caméras de vidéosurveillance.

Un très court laps de temps qui ne cadre pas avec la version romancée qu’il en fait (nouvelle dispute, bousculade, arme brandie par le canon pour asséner un coup de crosse et tentative de la victime de s’en saisir).

Seule cadre la fin du récit: «Il a reculé, il était face à moi, je tenais l’arme à deux mains, de toutes ses forces, sans viser nulle part. Et un coup de feu est parti.» Peu après il ajoute: «Je ne savais pas si l’arme était chargée…»

Une « embrouille » pour un portable

« C’était le confinement et le ramadan », rappelle Islem Djoghlal en parlant du jour des faits. « Je sortais très peu… » Assez toutefois pour perdre son portable en se baladant à scooter. Refaisant son parcours pour le retrouver, il est accueilli par des « Dégage balance ! » devant le 14, avenue Île-de-France. Son explication ? « J’avais dans mon portable un contact que j’avais appelé PJ, comme police judiciaire, car c’était celui d’un copain en prison qui me demandait de le renseigner en allant ici et là, tel un indic pour la police. »

Le téléphone, que les jeunes avaient manifestement récupéré, n’a jamais été retrouvé.

«Un meurtre, même impulsif, reste un meurtre»

Étonnement de l’avocat général Thérèse Brunisso: «Vous avez pourtant prétendu que vous aviez paniqué, par peur que la victime vous prenne l’arme et vous tue avec. C’est bien que vous saviez qu’elle était chargée!» L’accusé réplique: «On peut aussi tuer à coups de crosse…»

Un argument que l’accusation va balayer dans son réquisitoire: «Pourquoi avoir appuyé sur la détente s’il ne sait pas qu’elle est chargée? Il peut dire ce qu’il veut. Pour moi, il ne fait aucun doute que quand il appuie sur la détente, c’est pour tuer. D’autant qu’avec une gâchette qui nécessite une pression de 4,8kg, pour tirer, il faut vouloir tirer. Un meurtre, même impulsif, reste un meurtre.»

«Tout ça pour un contentieux d’ego, une futilité»

Vingt ans de réclusions ayant été requis sur les trente encourus, Me Scrève, pour la défense, plaide l’absence d’intention homicide pour tenter de faire requalifier les faits en «coups mortels avec arme». À ses yeux en effet, «l’état d’esprit de l’auteur n’était pas de tuer mais il a eu peur. Encerclé et stressé, il s’est agrippé à l’arme et le coup est parti.»

Une thèse que n’a pas suivie le jury en retenant le meurtre et condamnant Islem Djoghlal à 17 années de réclusion.

Auparavant, pour la partie civile, Mes Chavy et Nicolle avaient décrit «la dévastation» de la famille du jeune disparu. Laquelle a répété face aux jurés: «Nous ne pardonnerons jamais».

«Pour eux cette mort est une amputation», ont souligné les avocats. «Une peine perpétuelle. Tout ça parce qu’un’’grand’’ a perdu la face et n’a pas été pris au sérieux par un’’petit’’. Tout cela pour un contentieux d’ego, une futilité.»

«C’était un bon, il avait le cœur sur la main»

«Lermirant était brave et ouvert d’esprit. Il avait le cœur sur la main, c’était un bon, avec une bonne éducation. On a beaucoup traîné ensemble, on se comprenait par les yeux.» Ces mots ne sont pas ceux d’un proche de la victime mais ceux de l’accusé qui, à l’entendre, connaissait bien le jeune de 17 ans qu’il a tué.

Ce panégyrique fait écho à celui dressé par le père et les sœurs du défunt (sa mère, effondrée, n’ayant pas pu prendre la parole) qui ont décrit un jeune «joyeux, intelligent et blagueur, gentil, serviable et très apprécié». Par ailleurs footballeur très prometteur, il devait, le lendemain de son décès, débuter une formation d’entraîneur.

Un portrait élogieux que n’ont pas terni les péripéties scolaires et judiciaires mentionnées lors du procès. Au point que 300 personnes avaient participé à la marche blanche organisée le lendemain des faits dans Planoise. Un quartier dont Islem Djoghlal, arrivé d’Algérie à 18 ans, a dit au cours des débats: «Il y a des endroits, c’est pas la France. Je vous jure, vivre à Planoise, c’est un combat.»

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Author: Kerri Lueilwitz

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